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Derrière la lentille : les coulisses de la photographie sportive délirante de Cédric Bonel

by Stephanie Jamain 05 Dec 2018
Behind the Lens: An Inside Look at Cedric Bonel’s off-beat Sports Photography

Lorsque BRAVA Triathlon a été lancée l’an dernier, elle s’est annoncée au monde du triathlon sur les réseaux sociaux avec des images captivantes et uniques de sa première collection. Offrant un esthétisme rafraîchissant jamais vu auparavant, les photographies de la première collection ont suscité un vif intérêt sur les médias sociaux et redonné vie au « côté consommateur » du sport, qui semblait devenir de plus en plus terne et dépassé. Il n’est donc pas surprenant que les fondatrices de Brava estiment qu’une grande partie de leur succès précoce soit redevable à cette présence distinctive sur les réseaux sociaux. Qui est le maître d’œuvre derrière ces photos? Cédric Bonel, mieux connu sous son surnom, « Gophrette », a joué un rôle de premier plan dans le marketing couronné de succès de BRAVA, mais se fait un nom sur la grande scène de la photographie des sports d’endurance depuis déjà un bon moment, en prenant des photos de courses emblématiques comme le Red Hook Crit et Ironman Mont-Tremblant. Ses photos un peu délirantes et décidément originales continuent de faire tourner les têtes.

Brava Triathlon Tucson

Brava Triathlon Maui

track

 

Cédric, natif de France, a été initié au monde de la photographie il y a plusieurs décennies, alors qu’il était adolescent, lorsqu’il a été plongé dans les milieux montants de la planche à roulettes et du BMX dans les années 1980. « J’ai fortement été influencé par les vidéos et magazines qui faisaient la promotion de ces sports. Mais aussi tout ce qui touchait les cultures punk et hip-hop de l’époque, qui étaient étroitement liées à ces nouveaux sports urbains, explique-t-il. L’arrivée du snowboard au début des années 1990 n’a fait que confirmer mon intérêt pour l’image et c’est à ce moment que j’ai découvert l’informatique et commencé à faire de la photographie. »

Les sports d’endurance plus traditionnels n’étaient pas étrangers à Cédric pendant son enfance, puisque son père, lui-même un ancien nageur, entraînait son frère à haut niveau en natation. « Je pense que les heures passées sur les bords des bassins à les regarder et celles penchées sur mon bureau à dessiner des surfeurs sur des vagues gigantesques et autres logos ont été ce qui m’a amené à vouloir jouer avec l’image. »

 triathlon start line

ITU montreal start

 

Lorsqu’il est déménagé à Montréal il y a plus de 10 ans, Cédric Bonel a trouvé toutes sortes d’autres sources d’inspiration, s’impliquant dans le monde du vélo et de la course à pied et définissant son propre style comme photographe. Vivre le sport de l’intérieur, comme participant, lui a donné une toute nouvelle perspective, ce qui l’a amené à essayer de nouvelles méthodes pour parfaire son art - se concentrer sur les petits détails, trouver la beauté dans les aspects banals de l’entraînement et capter sur image des courses sous des angles inattendus.

 

 itu montreal

Sarah Casaubon

 

« Il est très important pour moi de pratiquer les sports que je photographie, car ça me permet de mieux les comprendre et d’anticiper les instants importants qui pourraient faire une bonne image, dit-il. À cause de mes premières influences, j’aime utiliser le fish-eye, car il me permet d’être vraiment très proche des athlètes et d’attraper de belles actions. Cette optique permet des angles de prises de vues que l’œil humain ne peut avoir et de capturer un grand nombre d’informations sans trop faire attention au cadrage. » Cédric se place dans toutes sortes de scénarios pour capter les clichés sportifs qu’il recherche; il garde notamment son équipement sur lui pendant ses déplacements, ses séances d’entraînement et ses voyages. « Aussi, avoir mon appareil avec moi durant mes balades, mes entraînements et voyages a naturellement installé une routine que je peux résumer en trois mots : observation, adaptation et improvisation », résume-t-il.

 

ibike

olympic stadium montreal

specialized rocket espresso_credit Cedric Bonel

 

Lorsque les fondatrices de BRAVA, Jacinthe Lachapelle et Stéphanie Jamain, ont eu besoin de trouver un photographe pour prendre leur collection en photo, Cédric, qu’ils connaissaient grâce à leur participation commune à la Swimsquad, était un choix évident, même s’il n’avait pas beaucoup d’expérience en photographie commerciale.

« Comme j’avais pu observer le travail de Cédric à l’échelle locale, nous avons vu du potentiel dans ses œuvres, explique Stéphanie, pour qui les qualités créatrices du photographe étaient “tout naturellement” adaptées à l’image de BRAVA.

Cédric est un homme extrêmement artistique, talentueux, humble et “bon vivant”, et lorsque nous faisons des photos avec lui, nous n’avons jamais l’impression de travailler. Nous ne nous prenons pas trop au sérieux les uns les autres, ce qui crée une dynamique d’équipe conviviale et remplie de confiance. »

L’inspiration de la première collection de BRAVA était Tucson, en Arizona - un lieu de prédilection bien connu pour l’entraînement de triathlon. Il était tout naturel de prendre des photos des vêtements en action, devant les paysages qui les avaient inspirés. « L’idée pour mettre en valeur les vêtements est très simple, les prendre en photo dans de vraies situations d’entraînement, explique Cédric. Durant ces séances, il n’y a que 10 % de moments mis en scène, les 90 % restants sont totalement aléatoires. Je ne fais qu’observer les athlètes pour tenter d’attraper les bons moments et ça fonctionne plutôt bien, car on se connaît et on se fait confiance. Je suis moi aussi sur le vélo quand on fait les photos. Parfois à basse vitesse et d’autres à très hautes vitesses. Pareil pour les images de course à pied, je cours avec ma caméra aux côtés des filles. »

Pour les deux premières séances de photos des collections (la seconde ayant eu lieu à Maui), cette stratégie a bien fonctionné; l’équipe l’utilisera donc une fois de plus pour ses plans de 2019, en cours de réalisation à l’heure actuelle dans une toute nouvelle destination. Alors que Cédric continue de faire partie intégrante de l’équipe de BRAVA, il passe une bonne partie de ses fins de semaine d’été à photographier des courses locales au Québec et à établir naturellement de nouveaux partenariats dans le monde des sports d’endurance. Ce n’est qu’une question de temps avant que les œuvres de ce photographe tranquille et humble attirent l’attention du monde entier, mais pour l’instant, Cédric est bien occupé.

« En gros, je m’entraîne non pas pour faire des compétitions, mais pour pouvoir suivre les athlètes durant leurs entraînements. »

Restez à l’affût pour découvrir d’autres œuvres de Gophrette dans les prochains dévoilements de vêtements BRAVA et sur son compte Instagram, @gophobservation
http://www.troisiemeoeil.space/


Écrit par Claire Duncan,
Welle Media
@wellestories

 Gophrette

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